Récit Personnel – Transgrancanaria 2019

lundi 25 février 2019

Adeline Studer
24 février, 21:53 ·
Récit très personnel sur mon aventure transgc! ☺️

J’avais hésité entre la transgc 128 kms avec 7500 de d+ et l’Advanced de 65 kms et 3500 de d+. Même si je sais que l’on se conditionne différemment selon la distance à parcourir, je dois dire que je ne regrette pas d’avoir choisi l’Advanced ! 😅

On démarre la course au niveau d’Artenara, à 9h00, au coeur de l’île, dans la montagne, rejoints par les trailers de la transgc partis de nuit, 10h plus tôt de Las Palmas.

Tout d’abord, on prend le bus 🚌 à Maspalomas vers 6h00 pour un transfert de près de 2h vers la ligne de départ. (Dommage que je n’ai pas pu filmer cette route aussi sinueuse qu’étroite et admirablement bien maîtrisée par notre chauffeur ! 😱)

Il fait déjà 20 degrés dehors mais la climatisation de l’autocar nous rafraîchit et plusieurs coureurs sortent leur veste. Et, pour ceux qui ne l’ont pas sortie (comme moi 😉), finissent par la mettre en sortant du bus. Un vent frais souffle sur la montagne. (C’est à ce moment que tu te questionnes sur le choix de l’equipement: « n’aurai-je pas dû prendre un second buff ? Des gants ?🧐 😂»). On s’échauffe puis la température monte subitement dans la zone de départ. On range la veste dans le sac et on sort casquette et lunettes (🤓 ouais j’ai la classe avec mes nouvelles lunettes 😂). Le spiker met l’ambiance, le compte à rebours est lancé et hop (ah non ici c’est plutôt « vamos vamos »), c’est parti !

Une boucle de 1 km a été rajoutée pour éviter (ou plutôt réduire) les embouteillages dans la montée. Eh oui, ça grimpe tout de suite! ⛰⛰⛰

Je discute avec un couple de bordelais très amusant, dans le bouchon (pas mal le jeu de mot n’est-ce pas? 😉) et avec 2 québécoises avec qui on énumère brièvement les mots anglophones qui font partis de notre quotidien et contre lesquels les québécois se rebellent au nom de la sauvegarde de la langue française… (J’adore cet accent et leurs expressions 😍)Puis je distance les bordelais et les québécoises se faufilent et accélèrent…

La 1ère grosse montée se passe très bien. Je suis motivée, fraîche (ça ne vas pas durer) et le paysage est sublime 😍.

Je vous ai fait quelques photos. J’avais envie d’en faire davantage mais il fallait bien courir aussi de temps en temps 😉. Et parfois, c’était de mes yeux et non à travers le téléphone que je voulais profiter du spectacle 😉.

Au 1er ravito, à environ 12 kms, je ne m’arrête pas. Trop de monde, j’ai bien assez à boire et je prends l’une de mes barres de céréales toute verte fournie par Astrid 😂. Ça devrait suffire et j’ai envie d’accélérer un peu! 🏃🏻‍♀️🏃🏻‍♀️

Avec 45 minutes d’avance sur la barrière horaire, je poursuis donc ma route. Ça grimpe très fort tout d’un coup et il fait très chaud. J’ai un peu mal à la tête alors je bois fréquemment et je m’arrête pour prendre une compote (et une photo, si déjà je fais 1 pause 😉). Puis, je continue à gravir le sommet de cette magnifique pente bien raide 🥰. Je commence rapidement à me dire que le petit sandwich au fromage et la mini banane que j’ai avalé dans le bus en guise de petit-déjeuner n’allaient peut-être pas suffire. La barre de céréales prise au 12ème kilomètre non plus. Et les bricoles sucrées qui fournissent mes poches ne me font pas envie du tout 😬.

J’ai faim! La grosse faim! En même temps c’était bien l’heure du casse-croûte 😂. Et le gros du dénivelé c’était là maintenant, dans cette toute première partie, sur les 20 premiers kilomètres ! J’ai puisé beaucoup d’énergie ! J’étais dans le rouge ! J’avance tout doucement 🐌 et je regarde autour de moi ! C’est pour cela que je suis là ! ⛰⛰

Je m’amuse aussi à regarder les autres coureurs, à observer les petits drapeaux qui figurent sur les dossards pour identifier les nationalités ! Je trouve ça tellement génial de voir tant de monde de différents horizons ! On communique dans toutes les langues 😱Je regarde aussi la couleur de chaque dossard que je croise (vert pour Advanced et Bleu pour la transgc).

J’oublie encore un peu la faim et mes jambes lourdes devant le majestueux monolithe de basalte de Roque Nublo ! Je dégaine encore une fois l’appareil photo ! Je commence aussi à délirer sur le Grand Ballon (qui est en fait le Puco de la Nieves, deuxième plus haut sommet de l’île culminant à 1949m) et l’oeil de la sorcière version canarienne 😂 Si si c’est vrai, regardez les photos 😉.

Je fais le plein de clics, je range mon appareil, je le ressors, je fais encore quelques clichés (mal cadrés en plus 😏) et vite, je file.

C’est un peu plus roulant mais je me traîne quand même. Plus trop de jus 🥵

Heureusement le ravito numéro 2 arrive! Au kilomètre 24, environ. Et il y avait largement de quoi reprendre des forces. Je commence par faire le plein en eau puis je vais m’assoir un peu avec mon bol de pâtes 🍝. Alors que certains coureurs n’arrivent pas à avaler leur repas, moi j’aurai bien repris 1 ration 😃. Mais je prends 1 morceau de fromage (ou 2… ) et je trace 🏃🏻‍♀️🏃🏻‍♀️.

Je vous épargne les arrêts de commodité 😂. Mais c’est quand même un peu plus complexe que pour vous, chers messieurs qui vous arrêtez au bord du chemin… ⛔️

Le ravito a très vite fait son effet ! J’avais à nouveau des jambes 🦵 Et c’est tellement beau 🤗 Le paysage change, le terrain également. La course est agréable !

Je ne m’attarde pas au check point de Hierbahuerto. Je fais le plein en eau… j’échange quelques mots et je continue.

Puis, le terrain change considérablement… A ce stade je sors un peu moins mon téléphone pour la survie de celui-ci et de moi-même 😂

Je pensais que la seconde partie serait plus roulante avec un profil plus descendant mais c’était surtout très très technique 😱. Les bâtons peuvent être très utiles, même en descente ! J’évolue lentement mais sûrement ! ⚠️

On se fait des politesses entre coureurs ! « Pasar pasar… » « gracias gracias… » « are you okay? » le trailer est courtois et bienveillant 😍).

Et, après cet enchaînement technique, j’arrive à Ayagaures (kilomètre 49 environ) où nous attend un super ravitaillement avec musique, paella 🥘😋. A ce moment je me demande quand même si je ne ferai pas mieux de rester là et de reprendre un peu de paella 🧐 mais non, j’avale ma ration, je prends un morceau de banane pour le dessert, je range ma casquette et mes lunettes et je sors ma frontale ! La nuit arrive ! Il devait être 19h je crois.

Je repars donc pour cette 3e et dernière étape. Ça monte bien mais j’ai un très bon rythme. Je suis toujours en forme après avoir mangé 😆. La nuit commence à tomber. Tous les coureurs attendent de ne vraiment plus rien voir avant d’allumer les frontales !
Je me remets à délirer sur pleins de choses et notamment sur ce récit que j’aurai voulu vous faire en live ! Ça aurait été bien plus drôle avec mes élucubrations du moment ! Faut dire qu’on est plus trop lucide quand on met toute son énergie dans ses jambes 🤪.

Il fait nuit désormais mais j’aime beaucoup ce moment. La température diminue, l’ambiance est particulière et en plus on ne voit pas le dénivelé (trop facile 😂).

Oui mais en fait il faisait toujours aussi chaud 🥵 (je pense à la douche 🚿) mis à part dans cette espèce de forêt de roseaux où l’air était frais. C’était parfait. Enfin presque ! Mes pieds chauffaient de plus en plus ! Je m’étais dit qu’en dessous de 70 kms le change de chaussettes ne serait pas nécessaire 🧐 Je ferai les 15 derniers kilomètres avec mes ampoules 😬C’est gênant mais supportable 😬 Puis plus question de s’arrêter maintenant ! 💪💪

On entend encore, au loin, la musique du ravitaillement et, en face, des lumières blanches et des flashs rouges qui clignotent ! Ce sont les pauvres coureurs qui évoluent dans la partie technique qui était déjà bien complexe de jour 😱.

Au sommet, je m’attends à pouvoir bien accélérer mais chaque 100m est ponctué par des zones rocailleuses. Bien sûr on peut courir là dessus mais moi je préfère jouer la sécurité pour arriver au bout de ma course. Puis à ce stade, avec la fatigue et le manque de clairvoyance, on a tendance à oublier de lever les pieds ! Ou alors ce sont les cailloux qui s’amusent à faire des jambettes 🧐(expression québécoises qu’il fallait que je place 😂).

Quand le terrain le permet, je cours pour gagner du temps. Je m’accroche à un trailer qui a une bonne foulée et je le suis. Je guette au loin, on se rapproche de la côte mais toujours pas de lumières 🤨.
Si, ça y est on voit les lumières de Maspalomas ! Il reste 5 kilomètres !

Quand on arrive en ville (🎶 😉) on retrouve les encouragements et les « vamos vamos » « venga venga » qui nous aident à accélérer !

Il en reste un peu sous la semelle finalement ! J’esquive le dernier ravito du Parque Sur (tiens j’habite par là, je pourrai rentrer directement 🧐🙀) Plus que 3,5 kilomètres!

J’accélère encore un peu quand j’entends la musique et le spiker ! Plus aucune douleur, on se sens pousser des ailes soudainement en foulant le tapis et quel bonheur d’être acclamé par la foule et d’être cité en espagnol 😍 en franchissant l’arche 😃 Quel accueil alors qu’il est près de 22h!

Un jeune garçon me remet ma médaille 🏅 (elle est trop belle en plus), encore un cadeau finisher et 1 bbq tout au fond de la zone d’arrivée 😋 Allez 2 brochettes et 1 coca avant de rentrer (je n’aime toujours pas la bière 🍺)!

L’après course c’est une toute autre histoire… 🤫😂😉

Pour conclure, je dois dire que je suis très heureuse d’avoir réalisé cette course. C’était magnifique et admirablement bien organisé. On a été gâtés à tous les niveaux ! Le soleil, les paysages, les gens, l’accueil, l’organisation, les sourires, les mots….

Gracias Gran Canaria ! Gracias al transgc !
Gracias el viaje ! Gracias el mundo ! Gracias el deporte !